Un chercheur...

29 March 2009

Benoît XVI et le préservatif

Il y a beaucoup de commentaires ou d'articles qui mériteraient que l'on s'y arrête, mais si je devais en retenir qu'un ce serait celui-là, de José António Saraiva, empreint d'humanité, de raisons intrinsèques, de bon sens et sans doute de Foi en Dieu et en l'Homme...

"Le 29 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - La position de l'Église catholique relativement au préservatif a déjà fait couler beaucoup d'encre. Qui ne se souvient du cartoon d'António représentant le pape Jean-Paul II avec un préservatif enfilé sur le nez ? Les catholiques protestèrent, il y eut une pétition envoyée au Parlement, la polémique a duré des années.

Le destin a voulu que, comme directeur du journal lors de la publication du cartoon, j'ai été finalement responsable de sa publication. Ce qui ne signifie pas nécessairement que j'étais d'accord avec le message qui s'y exprimait. Les journaux publient souvent des opinions avec lesquelles leurs directeurs ne sont pas d'accord. Un journal est un espace pluriel, qui a évidemment ses limites, comme tout dans la vie - mais ces limites doivent être le plus larges possible, pour que dans le journal puissent avoir place la diversité, la controverse, le débat. C'est cela qui fait la force d'un moyen de communication.

Le problème soulevé par les nombreuses opinions qui s'expriment sur l'Église catholique - et sur le Pape Benoît XVI en tant qu'il est son suprême représentant - est que beaucoup de personnes qui ne sont pas catholiques et moins encore chrétiennes voudraient que le Pape exprime ce qu'elles pensent. Au fond, pour ces personnes, l'Église devrait abdiquer sa doctrine et ses convictions pour défendre les positions des non-catholiques, de ceux qui professent d'autres idéologies ou partagent d'autres idées. Ceci est évidemment absurde.

Il appartient à l'Église de défendre ses positions et sa doctrine, non celles de ses ennemis. Elle ne peut pas transiger constamment, sous peine de se dénaturer. L'Église ne peut pas suivre la mode. Elle ne peut pas être toujours d'accord avec l'air du temps. Parfois, son rôle est même de le contrarier, de combattre les idées en vogue.

En cela, l'Église se distingue clairement de l'Etat. L'Etat - les divers États nationaux - doit souvent s'adapter aux circonstances, transiger, mettre en œuvre des politiques douteuses du point de vue des principes.

C'est le cas de l'avortement, de la distribution de seringues ou de l'implantation de salles de shoot. Personne ne peut dire qu'avorter est une bonne chose, ou qu'il est bon que les personnes se droguent. Les gouvernements font ces concessions au nom du pragmatisme. Bien qu'ils ne soient naturellement pas d'accord avec l'avortement ou la consommation de drogues, ils estiment que, ne pouvant les éviter, il est préférable de créer les conditions pour qu'ils se réalisent de la meilleure façon possible. C'est ce que j'ai appelé ailleurs les « politiques de capitulation ». Autrement dit, l'abdication des principes au nom du « moindre mal ».

Il est évident que l'Église ne peut pas suivre ce chemin. Elle ne peut pas s'engager sur la voie du pragmatisme sans principes. Elle ne peut pas dire : avortez en sécurité, droguez-vous sans problème.

Il en va de même pour les préservatifs. L'Église ne peut pas dire : ayez des relations sexuelles à volonté, mais faites-le avec des préservatifs pour ne pas contracter de maladie. L'Église a l'obligation de dire : la relation sexuelle doit être responsable, elle doit avoir lieu au sein du mariage, la promiscuité sexuelle est mauvaise - et, parce qu'elle l'est, tout ce qui la facilite est condamnable.

L'Église catholique ne peut pas abandonner cette position. Si elle le faisait, si elle commençait à reculer en matière de doctrine, elle risquerait un jour de perdre sa raison d'être.

Ceux qui attaquent le Pape Benoît XVI et s'efforcent de le rabaisser, comme s'ils se tenaient, eux, sur un plan supérieur, ne se rendent pas compte du ridicule dans lequel ils tombent. Le Pape - aucun Pape - ne dit ce qu'il dit en méconnaissance de cause ou par mégarde. Et, moins encore, par méchanceté ou par indifférence devant les drames humains. Peu d'organisations comme l'Église sont aussi sages, possèdent autant d'expérience accumulée.

L'Église ne dit pas ce qu'elle dit par ignorance ou par inadvertance, mais parce qu'il lui appartient de défendre une doctrine. Une doctrine qui n'est ni d'aujourd'hui ni d'hier, qui a deux mil ans d'âge, et dont les catholiques souhaitent qu'elle dure toujours.

Or c'est un fait que le sida, comme d'autre maladies qui sont un fléau pour l'humanité, ne peut être combattu que par un changement d'habitudes, par un changement de pratiques, par des altérations culturelles. Par une réforme des mentalités. Par une attitude plus responsable face à la vie, moins hédoniste, dans laquelle le plaisir et le devoir s'articulent de façon plus équilibrée.

On n'est pas obligé de n'avoir de relations sexuelles que pour procréer. Mais on n'est pas non plus obligé de se comporter comme des animaux, comme si l'instinct l'emportait sur toutes les autres valeurs.

Le préservatif est peut être aujourd'hui un palliatif, une solution d'urgence, mais il n'est pas « la solution ». L'humanité ne peut pas le considérer comme une solution pour le sida. En parlant du préservatif comme elle en parle, l'Église attire l'attention sur ceci : elle refuse de céder à la promiscuité et à la facilité, elle met l'accent sur les valeurs et sur la responsabilité de l'être humain.
Ne veut pas le comprendre que qui le veut bien.

Les communistes voudraient que l'Église défende leurs idées. Les socialistes voudraient que l'Église défende leurs idées. Les libertaires voudraient que l'Église défende leurs idées. Mais ce que l'Église doit défendre c'est sa doctrine, non les idées des autres. Si elle n'avait pas une voix différente, à quoi servirait-elle ? Si elle ne formait pas un contrepoint, un lieu de référence pour d'autres valeurs, à quoi servirait-elle ?

Et si la doctrine de l'Église s'oppose à la promiscuité sexuelle, si elle est favorable à une autre idée de la relation sexuelle associée à l'amour et à la fidélité, elle ne peut évidemment pas défendre le préservatif ou les seringues, qui renvoient à d'autres pratiques et à une autre vison du monde et des relations humaines.

L'Église ne peut pas dire : servez-vous du préservatif, parce que c'est le seul moyen d'avoir des relations sexuelles sans risque. De même qu'elle ne peut pas dire : utilisez des seringues nouvelles, unique moyen de vous shooter sans vous infecter.

Les Etats, les gouvernements, auxquels il revient de gérer le quotidien, peuvent recourir à des expédients, à des solutions transitoires, dictées par l'urgence. L'Église, elle, ne le peut pas. L'Église doit voir au-delà. Elle doit défendre et préserver une doctrine fondée sur des idéaux et des comportements qui ne valent pas seulement pour aujourd'hui ou pour hier. Des idéaux et des comportements qui ne peuvent changer, comme les lois, au gré des circonstances.

José António Saraiva.

(Traduit de Tabu, supplément de Sol, n.o 133, 28 mars 2009, p. 64-65. Traduction Gérard Leroux.)"

11 March 2009

Des interdits de l'Etat

On constate que plus ça va, plus l'Etat semble se substituer aux parents pour l'éducation des enfants, ce qui constitue une dérive grave.
En effet, n'inversons pas les rôles, il appartient à l'Etat à veiller à ce que les jeunes ne soient pas incités à des beuveries ou à la consommation de l'alcool en abondance, de même qu'il appartient à l'Etat à veiller à ce que les voies de chemins soient un minimum signalés et pas facile d'accés, en revanche il demeure dans le devoir des parents d'éduquer, et d'apprendre aux enfants l'ensemble de ces règles de vie.
Alors attention, car en voulant se substituer à l'éducation des parents on participe sans le savoir à la dérive de la dégénérescence de notre condition d'êtres humains douée d'une liberté consentie mais pas subie, qui plus est responsables, et qui au final aboutit à un certain nombre de dérives opposées à celles invoquées au principe des interdits.

09 March 2009

Piratage de la part...des artistes

Nous venons de lire une enquête par TNS Sofres / Logica, déclarant que 37% des français 29% des internautes interrogés admettent avoir déjà téléchargé sur internet de manière illégale des œuvres culturelles (musique, films, séries TV, jeux vidéo). Et 8% déclarent ne pas avoir téléchargé eux-mêmes mais avoir utilisé des contenus téléchargés illégalement.
Probablement aurai-t-il fallu aller plus loin et demander combien ont siffloter dans la rue une chanson ou musique de film sans en payer les droits? Quelle horreur!
Pire encore qui n'a pas avec son caméscope volé un plan ou un angle de vue emprunté à un film?

Mais sans doute, faudrait-il faire aussi une enquête sur le nombre de français qui ont payé des droits d'auteurs (sur des supports vierges) à des artistes alors qu'ils veulent simplement enregistrer leurs enfants chanter ou bien encore faire leur premier pas.

Trouvez-vous normal que pour voir votre enfant initier ses premier pas, ou entonner la chansonnette il faille rétribuer Luc Besson ou Yannick Noah ou encore Johnny Hallyday?
Vous me direz, c'est la crise et il faut bien leur donner un coup de pouce, le smicard en filmant ses enfants ou sa nouvelle Logan, peut bien participer à aider Johnny à payer ses plus de 600KE d'impôts en Suisse...

Puisque l'on entend à longueur d'émission que le « piratage » c'est du vol, pourquoi ne jamais parler de ce vol là orchestré par ceux qui touchent les droits sur les supports vierges non destiné à enregistrer leurs opus?!

06 March 2009

Effets de l'intervention de l'état dans le marché automobile

Dans un interview, Christian Streiff, PDG de PSA vient de critiquer la prime à la casse accorder en France et dans d'autres pays.
Il invoque comme raison, qu'à la fin de cette mesure l'effet escompté (augmenter les ventes et favoriser le renouvellement) risque d'être inversé.

Il est assez curieux d'attendre aussi longtemps pour voir apparaitre une évidence aussi latente.

En effet, on pourrait en dire autant pour le bonus écologique. Même si celui-ci n'est pas voué à disparaître rapidement (simplement évoluer), le principe est le même. Il engendre une augmentation soudaine des ventes de véhicules bénéficiant du bonus (augmentation dont les constructeurs ont du mal à faire face), pour ensuite forcément engendré une baisse qui lui est corrélé.
Après plusieurs mois d'entrée en vigueur, nous sommes sommes donc actuellement en train de subir cette baisse, qui intervient au pire moment, puisqu'au creux de la crise économique.

L'intervention de l'Etat aurait-elle donc déréglée le marché qui n'en demandé pas tant? N'a-t-on pas eu exactement les effets inverses que ceux espérés?
Il y aura-t-il une conscience de ce phénomène et surtout des leçons tirées pour l'avenir?