Un chercheur...

12 November 2005

"The village" film


Les films, en dehors de la distraction qu’ils peuvent procurer lors de leur visionnage et parfois même au-delà, peuvent s'avérer être comme une source d’inspiration et de commentaires très riches.

Le visionnage, hier soir de « The Village » de Night Shyamalan, n’a pas échappé à la règle. Connaissant peu l’auteur, je découvre un style, un type de cinéma original et semble-t-il propre au réalisateur.

Il faut dire que je n’ai pas vu « The sixth sense », « unbreakable » ou encore « Signs » bien qu’en en ayant entendu parlé.
Alors, c’est un peu en néophyte que j’abordais ce film.

Que dois-je dire ?
Je suis tout d’abord assez étonné de voir la clarté qu’a su mettre le réalisateur dans une histoire somme tout assez compliquée.
Des familles isolées qui décident de se retirer pour fuir la ville, des légendes qui sont exploitées par certains des habitants, des peurs de la part des habitants, des histoires d’amour, un « démoniaque », un crime, le retour à la ville etc.
Bref, beaucoup d’éléments qui se rejoignent mais qui sont assez remarquablement mis bout à bout.

Il est étonnant de voir que ce qui lie le film, un peu comme une sorte de fil rouge, c’est la décision qui a été prise de vivre de cette façon, en autarcie. Mais tous les éléments qui vont graviter autour de cela vont avoir une telle ampleur de sorte que le fil rouge, tout en restant ce qu’il est, va être mis plus ou moins au second plan.
Ainsi les questions seront posées, mais les réponses ne seront qu’a demi émises.
Est-ce la solution d’avoir choisi ce mode de vie ? Peut-on vivre ainsi de façon radicale ? Peut-il y avoir des exceptions ? On y répond mais à moitié seulement. Le public sera libre certainement d’imaginer la suite. D’ailleurs la dernière image nous y invite grandement.

On ne peut nier aussi l’existence d’une certaine fatalité. Le fait que ce soit un « démoniaque » qui porte le coup de couteau nous en donne peut-être les signes. Peut-on toujours échapper à une certaine fatalité ? Peut-on échapper à la volonté de l’homme qui ne trouve de stabilité que dans son inconstance dans ses états d’âme et ses intérêts propres ?
On pourrait même dire que tout cela met en évidence une chose : c'est l’Amour qui est responsable de tout. C’est le manque de celui-ci qui les conduit dans ce village, c’est à la suite de celui-ci que le crime va être engendré, c’est pour lui que l’on va sortir du village et puis y retourner pour y rester.

Une autre leçon peut-être celle-ci : Quelle place donner au mensonge pour le bien des autres ?
Le mensonge et le rêve ne se confondent-il pas au point que le dernier en appelle au premier comme pour lui donner vie ?

On ne peut évoquer ce film sans ne pas mentionner la façon très atypique façon de filmer du réalisateur. Des plans verticaux comme pour donner une certaine isolation de l’individu par rapport à ce qui l’entoure, comme pour montrer parfois qu’il est seul face au ciel. Et puis des plans horizontaux, qui volontairement coupent une partie des personnages, souvent la tête. On n’y voit apparaître la rudesse de la personne, sans pour autant laisser transparaître les traits du visage, sans pouvoir y mettre un nom.
Le fait de placer la caméra derrière le personnage est lui aussi à remarquer.

Un film donc qui apporte de la réflexion, des questions et des esquisses de réponses sur l’existence.

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